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On doit bannir avec soin du poëme épique, tout appareil combiné trop fastueux, et s’y interdire également les attitudes et les décorations du théâtre.

Tout ouvrage étendu ne peut être bien composé que par une égale continuité de force, de mouvement et d’attention. De là vient que la nature elle-même veut que les poëmes épiques soient écrits avec la même espèce de vers, et avec celui de tous qui demande, pour être bien fait, le plus de calme et de sagesse.

Il est nécessaire, pour le succès d’un poëme épique, que la moitié des idées et de la fable soit dans la tête des lecteurs. Il faut que le poëte ait affaire à un public curieux d’apprendre ce que lui-même est désireux de raconter.

C’est ainsi que l’auteur et les lecteurs ont à la fois la tête épique, conjonction ou conjoncture qui est réellement indispensable.