Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/468

Cette page n’a pas encore été corrigée

i i 460 _ _ ecrire deux mots, etc. Il a compris que j‘avais raison; mais il m’a paru si honteux et si abattu d’avoir eu tort, que je me suis offert a ecrire pour lui : ce que je fais. Veuillez done, je vous en supplic , lui faire savoir direc- tement qu’il peut se presenter, et en quel temps. Il a, dit- Q il, aupres de vous une alfaire importante a traiter, un Q service a vous demander, au nom de La Harpe, au nom l d’0vide, au nom des vivants et des morts, et au nom du bon droit et de la justice , qui sont des choses immortel— les , au moins pour vous et pour les bonnes ames. I e vais tacher de vous expliquer cette affaire en pen de mots, afin que vous soyez prevenue, si vous le voyez, ou que vous puissiez lui donner toute satisfaction, fsans le “ voir, si la solitude qu’il est possible que vous vous pre- scriviez , dans ces iours saints, ne vous permettait pas de le voir. Ovide , vous savez qui c’est; La Harpe , vous l’avez connu , et vous avez connu aussi une certaine traduction des Metamorpboses que La Harpe a vantee, et dont Ovide lui-meme n’aurait pas ete mecontent. Elle est probable- ; ment dans quelque coin de votre bibliotheque, et porte i le nom de Saint-Ange. i Or, ce Saint-Ange a laisse une veuve, des filles et , deux garcons , qui ont pour toute fortune une pension de l 4,200 fr. que leur fait le gouverncment. De ces deux gar- oons , l’un est mort aux armees, et l’autre , apres douze ans de services et plus d’une blessure, est capitaine dans une legiondont M. de Zoepffel, ncvcu de feu M. le duc de Feltre , est colonel. Le capitaine est fort content de sa fortune et de sa place; mais il craint que son colonel n’ait contre lui de facheu- ses preventions. C’cst pour ecarter cc peril qu’on vcut · i Digiiizoo by Gccglc