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450 Eu voila assez pour aujourd’hui, et peut-étre pour trés- = longtemps. Vous aimez a écrire, et moi je le déteste. Des mots a tracer et a remuer me brouillent la vue et me fa- tiguent l’esprit. Si j’écris vite, je ne vois nine sais ce que je dis; si j’écris lentemeut, j’ai le temps de m’apereevoir que ce que je dis n’en vaut pas la peine. Le temps de mettre du noir sur du blanc, avec quelque plaisir, est passé pour moi. Trouvez bon que j’emploie ou ma femme ou mon frérc it vous répondre avec pouctualité, me réser- vant oependant. de vous témoigner, de loin en loin , tout _ le plaisir que je recois de vos lettres. Les plus longues et i lcs plus détaillées, sur vos biens et sur vos maux, sur vos plaisirs et sur vos peines , me sembleront toujours les plus courtes et les meilleures. P. S. L’article de Chateaubriand a fait, en elfet , ici beaucoup de bruit, et peut—étre beaucoup de bien .... Mais qui le sait? LXXXII. Villeneuve , 8 septembro 1819. A mademoisellc dc ***. Vous avez , Mademoiselle, pour admirateurs décidés deux hommes qui peuvent se donner carriére. A la dis- tance on ils seront toujours de vous , leurs hommages, quelque éclatants ou iudiscrets qu’ils puissent étre , ne pourront ni vous compromettre ni vous paraitre inte- M ressés; car l’un habite aux extrémités de la terre, et l’au- 5 tre aux extrémités de la vie. C’est l'ambassadeur de Perse et moi. J e crois que nous avons été créés expres pour vous = donner la gloire de plaire a des gofils opposés. Ce demi- M i Digiiizeu by Gccglc · i i