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LH dcscendu ou je suis par des decadences insensibles et continues : on ne revient guere de ee qui s’est opere si lentement. Les grandes chaleurs et les souvenirs de la Sainte-Ma·- deleine m’ont ranime un moment. Je me sers de cette es- peee de demi-retour pour vous olfrir les hommages et les souvenirs d’une ombre. Ma chambre sera paree de tube- reuses , au retour de la servante qui va porter ma -lettre a la poste; et si M. de Fontanes est Hdele a la promesse qu’il m’a faite de venir prendre mes commissions, il vous portera dimanche un petit livre qui m’est bien cher, paree qu’il me fait souvenir de vous, depuis six mois queje vous le garde. Ce sont mes etrennes de cette annee; recevez- les, quoique tardives. C’est ee qu’apres beaucoup de re- cherches , j’ai cru trouver de plus digne de vous , ce qui est, en ce moment, le plus precieux a mon gout parmi mes livres, ce que j’aurais le plus de plaisir a garder, et ce qui, par cette raison, m’est le plus agreable it vous offrir. Aimez—moi toujours un peu , puisque vous avez daigne ` ‘ m’aimer autrefois, et ne dedaignez pas mon oisive et inu- tile lidelite. P. S. ll ne faut pas cependant que je vous expose it vous attendre a quelque merveilleuse rarete. Mon petit livre est tout bonnement un petit Petrarque dont tous les sonnets, ranges dans leur ordre chrouologique, font ima- . giner, presquc jour par jour, l’histoire entiere de sa vie et de ses amours. La traduction franeaise est eu regard, de meme dimen- sion que le texte. Cette traduction n’cst pas fort bonne, mais elle est du bon temps, puisqu'elle est dediée a M. dc Montausier. La rcliure est couleur de bois d’oranger_et me rappelle Digiiizeo by GOOgl€