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I 426 l est toujours Ie meme , parmi tant de vicissitudes et de maux, et vous pouvez étre persuadée que, dans ma des- tinée individuelle , rien au monde , rien ne m'aura fait tant de peine que la nécessite désespérante on je suis de vous dire auj0urd’hui : Je ne puis rien. Je vous exprime mes regrets en parodiant, comme vous le voyez, l’expres- ' sion de vos désirs; figurez- vous bien que tout cela se ¤ ressemble exactement, en vivacité et en étendue, et jngez des uns par les autres. Je vous aime, je vous honore, je i vous suis dévoué et je m’en fais gloire; mais je vous le dis aujourd’hui tristement et la téte baissée. I LXXII. , · Paris, 17 octobre 1813. A M. Rousselle, d Paris. M. Mignon , que vous avez vu hier matin , est venu Ie soir, a heure indue , soilieiter ma protection aupres de vous; je n’ai pu la lui refuser. i Il demande, pour toute grace, la permission de voir un i instant le grand-maitre. Obtenez-lui cette faveur. Il y a , dans Pentrevue de ce petit Mignon avec Yem- pereur, des circonstances qu’on est bien aise de savoir, i et qu’il raconteavec une grande naiveté. · Cet élan d’un enfant, cette botte saisie, cette jambe he- { roique secouée , et Yentretien qui s’établit : ° - ii Que me demandes—tu ‘l -- Une recommandation ¤ pour entrer a l’Ecole normale. — Bon! a l’Ecole nor- ii male? Entre plutot a mon service ; je te ferai sous-lieu~ ii tenant. — Mon frere est an service de Vctre Majesté cr depuis six ans , et nous n’en avons point de nouvele ii les. Je suis la seule consolation et la seule ressource Digiiizsd by Gccglc