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i 422 ` LXIX. ` Paris, 8 avril 1812. A madame de Vintimille. Avec votre gentille petite lettre a nez retroussé, croyez- g vous donc en etre quitte, et qu’apres un mefait comme le votre , il suflira d’avoir bonne mine pour avoir raison? - J’ai garde la chambre cinquante jours; je suis encore possede et obsede par un maudit catarrhe muet, qui m’a _ retenu dans mon lit, qui m’a fait cracher du sang , qui E ne fait plus de bruit, mais qui tourmente tous mes mus-

cles et tous mes nerfs entre lesquels il s’est glisse. Vous

n’avez pas envoye savoir de mes nouvelles une seule fois, et, pour toute reparation, pour toute apologie, vous vous contentez de me dire, avec l’air et le ton de l’insolence en belle humeur : it Je me faohais , vous vous fachiez, i ii defachons—nous. » A la bonne heure. Tant d’assurance, et une legerete si bien tournee et si hardie me deconcertent absolument. Je ne sais plus ce que j’ai fait de ma colere; mais je m’en reserve tous les droits , et si jamais je la retrouve , vous m’entendrez l ‘ En attendant, j’irai vous voir, soit en riant, soit en gro- gnant, peut-etre tous les deux ensemble , au premier rayon de soleil qui me luira. Je prendrai mon temps, de- puis midi jusqu’a une heure. C’est, dans le cours ordi- naire de vos journees, une époque ou le soleil ne vous voit guere hors de chez vous. I On parlait hier, devant moi, de M. de Remusat. J’ai i assure qu’il allait mieux, et j’en suis stir; car vous m’a— a vez écrit d’un style gai , et vous ne m’avez pas dit un i i Digitized by Gcogle _