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424 s’il est permis de prendre garde a un tel efi`et des voya- ges, grossit de tous leurs mouvements. Et lorsqu’un mai- gre professeur, harassé du poids de l'année et accablé de ses soucis , se voit promu a quelque emploi aussi ob- scur, mais un `peu plus lucratif que le premier, il faut qu’il aille Poccuper, quelquefois au bout de l·’empire, a ses frais et dépens; il faut qu’il s’appauvrisse, a chaque pas , et qu’il arrive ruiné! . Est—ce la faire droit? est-ce la comme on- juge? ¤ Mais il avance », ai-je entendu M. Rendu nous dire en plein conseil. Il avancel mais c’est pour arriver tout au plus au tiers ou ai la moitié de ce que nous avons. .Il avancel mais on l’avance par justice, ou par le besoin qu’on a de lui, la faveur pure et simple ne pouvant étre supposée. Si par justice, on impose son mérite ;_ si par besoin , on taxe son utilité : dans les deux eas, la raison suffisante manque, et il y a, dans la maniere dont eux et nous sommes traités, difference offensante et inexcusa- ble contradiction. ‘ Je m’arréte , pour le moment, a cette inégalité de poids et de mesure, et—je vous dis qu’il taut la redresser et l’ex- pier, en proposant au conseil la loi que je vais écrire ici, puisque loi il y a : it Voyager a leurs dépens d’un lycée it a un autre, sera une peine iniligée aux professeurs qui it changeront de place, pour avoir mal fait leur devoir. » Voila ce que doit étre votre loi, un reglement discipli- naire , et non un reglement bursal. U