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M9 les paroles. La louange et l’injure, le déshonneur et l’h0n· neur en sont tissus, et la gloire meme en est faite. Beau- coup de gens vous donnent des conseils qui ne seraient bons que pour eux. Repoussez-les, au nom du ciel. Vous le devez pour votre nom , pour l’estime ou l’on est de vous , pour la prospérité et le bonheur du corps dont vous avez été le premier chef, pour Yintérét de vos amis, qui n’ont de lustre que celui qu’ils tienneut de vous. Vous le devez pour la raison, pour la justice, et méme pour l votre fortune , comme je vous le prouverai quelque jour, si je vous trouve disposé a m`écouter. Je dirai le reste a M. Rousselle, qui n’est pas de ceux dont je vous vois environné avec chagrin. Nihil enim illo adolcscentc castius, nihil diligentius, comme Cicéron le disait de son secrétaire. .l’aime le votre, je l’estime"; mais je n’aime pas ses amis, et je les estime encore moins. Je n’aime pas non plus toutes ses maximes d’administration. Il en a de mauvaises, c’est—a-dire, de déplacées, que je veux essayer de lui arracher. Ce sera l’entreprise d’une ' autre lettre. Quel a été le but et quelle est la conclusion de celle- ci , me direz-vous? Elle n’est qu’un préliminaire. Je suis au lit; j’ai mal aux dents , et je n’ai pu que commencer ce que j’aurais voulu linir. LXVIII. Villeneuve-sur-Youne , 50 octobre 1811. A M. dc Fontanes, d Paris. Je dis, monsicur le grand-maltre, qu’il n’y a pas, dans l’Université, un professeur qui ne doive étre logé, chaulfé, Digiiized by Gccglc