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U5 bonnes intentions, et mele toujours parmi nous quelque mal au bien le plus pur? Pourquoi nommer Guidi A Caen? ll serait possible , A la rigueur, que l`air épais de la Normandie fiit bon A un Napolitain , dont la poitrine est delicate; mais il sera mortel aux finances de celui-ci. Sa bourse est plus malade que ses poumons, et voilA un long voyage , un demenagement , des meubles A revendre et· des meubles A acheter , qui Pacheveront. Il serait bien plus simple et plus aise de le laisser A Aix, et cela serait plus sage. M. Guidi ira peut—etre avec plus de plaisir A Caen; il serait mieux place dans le midi. Vous savez ma maxime it qu’il faut conlier l’education a A des Francais en France, et A des Italiens en Italie. » Or la Provence est une seconde Italie, et la Neustrie une espece de Danemark. De plus, M. Guidi oonnait tres-bien le lycee de Marseille, et, entre les mains de M. d’Eymar, il aurait pu faire de grands biens dans cette maison. Be-· virez les parties et nommez·le A Aix, en laissant M. Fe-` lix A Avignon. Quant A l’inspectorat de Caen, souvenez-vous d’un mal- heureux bien oublie, et qui n’est pas en tout digne de l'e- tre; je parle de Chenedolle. Il avait autrefois sollicite cette inspection de Caen; on la lui avait meme proposee. Il s’ennuie A mourir A Rouen, on il fait tres-bien son devoir, mais oh il occupe une chaire trop inutile. Il aurait merite la place d’Esmenard; nul autre meme ne la merite comme lui. Mais, quoique un tel emploi soit l’objet de son ambition, il epouvante sa prudence. ll est trop pauvre pour vivre avec 2,000 francs. lzarn est votre inspecteur general, et Chenedolle est relegue dans une ville de commerce! 0 fortune! 0 des- tinl peut-etre aussi, 0 Providence! Mais nous qui ne