Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/418

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ll 0 LXIV. _ * A M. de Chénedollé, d Vire. Vendredi , 6 avril 1810. Si vous voulez étre inspecteur de l’Académie de Caen, vous n’avez qu’ale dire. On enverra ailleurs celui qui oc- cupe cette place pour vous la donner. C’est un projet on · le grand-maitre est entré avec plaisir. Vous savez ce que je vous ai dit des fonctions que vous auriez a remplir. Elles sont morales, civiles, politiques, religieuses, sublimes , mais ennuyeuses par les détails. J’avais mieux aimé pour vous, c`est—a-dire pour vos gouts, l’uniformité continue et Yimmobilité des fonctions du pro- ' fessorat. Si, apres vous étre bien conseillé , vous aimez l mieux les autres, acceptez—les. Je vous préviens qu’il y a deux moyens infaillibles de s’y plaire: le premier est de les remplir parfaitement; car on parvient toujours a faire volontiers ce qu’on fait _bien; le second est de vous dire que ii tout ce qui deviant ri devoir doit dcvenir char. » C’est une de mes anciennes , maximes, et vous ne sauriez croire quelle facilité éton- 1 nante on trouve dans les travaux pour lesquels on se sen- tait d’a.bord le plus de répugnance, quand on s’est bien inculqué dans l’esprit et dans le cceur une pareille pen- sée; il n’en est point (mon experience vous en assure) de plus importante pour le bonheur. | II y aussi une mauiere d’envisa.ger les devoirs dont il _ s’agit, qui leur dte tout leur ennui et qui les rend méme agréables et beaux aux imaginations intelligentes; c’est de ne considérer dans les écoliers que de jeunes Ames, et dans les maltrcs que des pasteurs d’enfants a qui on in- ° I i Digiiized by Gccgle I i