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396 que je ne veux pas taire, puisque je m'en souviens, et qui, un peu inférieure a la leur en simplicité, ne l’est pas en utilité. rr On ne saurait », vous disais—je un jour, dans un rapport que j’avais projeté comme nécessaire, et que j’ai depuis supprimé comme supertlu, ri on ne saurait encou- ir rager par trop d’immunités ces especes d’écoles mixtes << ou les enfants du peuple, témoins perpétuels d’une édu- ri cation plus élevée que celle qui leur est donnée, en re- d ii eoivent quelque teinture, et deviennent ainsi meilleurs. » 1 Voila mon passage. Je vous prie de faire en sortc qu’il ne soit pas perdu. Je reviens aux bons professeurs. ° Ils se réunissent pour demander que, soit dans la meme enceinte, soit dans des enceintes dillérentes, il y ait une éducatirm littéraire distincte pour deux especes d’éco— liers, ceux qui apprennent les langues savantes, et ceux _ qui ne les apprennent pas. r C’est séparer ce qui doit étre réuni; c’est mettre une li- queur exquise dans des vases indignes d’elle, et qui ne manqueraient pas de la eorrompre. Il ne faut verser la littérature que dans des esprits et dans des amos littérai·· res. Or, les modernes ne peuvent avoir l’esprit et Fame littéraires que par l’étude des anciens, nj bien connaitre les aneiens, s’ils n’en connaissent pas la langue. Les professeurs sont done petits dans leurs moyens. Ils le sont aussi dans leur but, ou dans ce qu’ils désirent, et i A c'est la mon troisieme point. Ces bonnes gens pensent que le but de Péducation lit- téraire est et doit étre, non pas de rendre l’esprit plus beau , le gout plus pur, le sens plus droit, la langue plus ornée, Fame plus delicate et la mémoire plus heu- reuse, mais seulement de donner a l’esprit << un plus grand ti nombre d’aptitudes pour tous les genres de connaissan~ Digiiizeu by Gccglc