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que publiquement dans les écoles, et ils disent fort sensément à ce sujet : ii Qu’iI faut que les enfants sentent que ·¤ si le gouvernement a laissé sagement aux ministres des ¤ cultes une instruction religieuse détaillée, il attache ¤ néanmoins une grande importance à la religion; qu’il ii la considère comme la base de la morale, du bonheur ¤ particulier et public, du respect du au souverain et de it toute instruction sociale. » a On donne quelquefois, » ajoutent-ils, ¤ trop de lati- it tude a ce principe très-vrai en lui-meme, que la reli- ¤ gion est une affaire entre chaque individu et l’Etre su- ti preme. Elle l’est sans doute; mais elle est, en même ii temps, une affaire qui importe tellement a la société, ii que son bonheur, sa stabilité, son perfectionnement en it dépendent , et qu’on ne saurait trop tôt tourner vers ti elle l’esprit et le cœur des jeunes gens. ¤ Nous savons d’ailleurs, a n’en point douter, combien, << dans ce pays ou les sentiments religieux ont conservé ¤ beaucoup d’empire », (heureux pays! ) it l’idée que des ii lectures pieuses, tirées des saintes lettres, ne feront plus tt partie de l'instruction publique, indispose de personnes ii instruites, aussi zélées pour la religion que pour le bon- a heur de leur patrie, et les rend peu favorables a un it système d’instruction qui, sans cela, exciterait peut- ii être leurs applaudissements les plus vifs. » Le roi a fait, sur ce paragraphe , une note dont nous parlerons ainsi que des autres. Il n’a pas entièrement tort dans ses scrupules, et cependant les professeurs ont presque entièrement raison. Ce sont des hommes fort éclairés, fort modérés, fort sages. Leur français est hétéroclite; mais le sens en est bon; et leur langage corrompu est toujours employé a exprimer des pensées et des semi.