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exprime assez bien cependant ce que veulent dire les professeurs; elle a du sens , car il semble que l’éducation est plus finie , lorsque apres avoir instruit l’homme pour soi , ce qui est sa grande utilité , elle l’instruit aussi pour les autres. On pourrait, au surplus, la nommer po- litiquc. Elle donne, en elfet, it celui qui l’a recue, un rang sur la terre et dans son pays, un état dans le monde, une sorte de dignité et de magistratnre dans la société. C’est un honneur qu’ont eu, chez tous les peuples et dans les siecles meme barbares , la théologie, la jurisprudence , la médecine , les hautes sciences et les helles-lettres.

L’instruction élémentaire qui, par une disposition déclarée fondamentale, embrasse l’on et l’autre sexe, me parait admirablement soignée en Hollande, et, aux nouveantés pres dont on voudrait la surcharger, elle est peut-étre excellente, vu les bonnes habitudes d’un pays ou les revolutions que le gouvernement a subies, n’ont rien change et rien interrompu.

Cinquante inspecteurs, pour dix départements, veillent et courent sans cesse. pour maintenir ou rétablir l’ordre dans les écoles. Ces petits établissements sont traités comme les digues du pays. Aux inspecteurs on adjoint dans les grandes villes, sous le nom de commissions locales, quelques personnes a chacune desquelles sont assignées les écoles de son quartier.

Il y a, dans cette disposition, quelque chose a imiter, et erat quod tollere velles.

Les commissions locales se réunissent, trois fois par an, aux inspecteurs, pour discuter les besoins des localités , et font parvenir , cheque année , an ministre, un rapport de ce qu’elles ont fait, et de l’état dans lequel se trouvent toutes les écoles de leur département. La réunion des in-