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’ 1 373 bulations. L’article qui m’avait tant mis en colére (4) a resté quelque temps suspendu sur sa téte; mais it la tin le tonnerre a grondé , lc nuage a crevé, et la foudre en pro- pre personne a dit a Fontanes que, si son ami recommen- gait, il serait frappé. Tout cela a été vif et méme violent, mais court. Aujourd’hui tout est apaisé; seulement on a grélé sur le Mercure, qui a pour censeur M. Legouvé, et pour coopérateurs payés , dit-on , par le gouvernement , M. Lacretelle ainé, Esménard et le chevalier de Boufflers. Il parait que les anciens écrivains de ce journal peuvent aussi y travailler, si bon leur semble. Quelque dégat a aus- si été fait sur les autres journaux. M. Fiévée a_été rem- placé aux Débats par un M. Etienne, M. de Lacretelle au . Publiciste par un M. Jouy. M. Esménard méme a eu un suecesseur a la Gazette de France, mais je ne me souviens pas du nom de ce dernier, et je ne suis pas meme bien sur de |’avoir jamais su. Ce dont je me souviens fort bien , c’est que tous ces messieurs sont des faiseurs de vaude- villes. Ainsi le sceptre pesant de la critique est remis a des mains accoutumées a se jouer de la marotte de Momus. Il faut donc espérer que les journaux serontplaisants. Si les nouveaux censeurs ont envie de rire , leurs devanciers n’ont point envie de pleurer. Fiévée a conservé dans ses attributions la plus haute cor1·espondance ou Pambitiou humaine puisse aspirer, et on lui laisse 48,000 francs de pension pour un travail qui mériterait d’étre acheté au poids de l’or, s’il était aux encheres. On donne a Esmé— nard 42,000 fr. pour le Mercure ou il ne fera rien, a ce qu’il dit. M. de Lacretelle aura une bonnc place. Enlin , (4) L’article du Mercure ou est la brusque sortie contre Néron. · C‘est en vain que Néron prospere: Tacite est deja né dans l’Em- • pire, etc. · (Yétaitle moment de Tilsit. (Note de M. de Saintc—Beuve.) Digiiized by Gccgle