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370 de lettre qu’il a adressée a Bertin, et dans laquelle il parle assez mal de Venise et de ses gondoles noires. Jusque-la on n’a rien a dire. Mais il ajoute ix qu’il a pris une de ces 4 gondoles pour un mort qu’on portait en terre. » Je meurs moi-meme, je meurs de peur que le Publiciste ne s’em- pare de cette phrase, et que Pétoile du pauvre Chateau- briand ne soit battue dans cette petite occasion. Vraiment sa femme entend mieux les petites choses, et si le Publiciste lisait ses lettres, il les trouverait de bon gout, et dignes de ses feuilletons. Je vais vous en trans- crire quelque chose. Cette plume vive et leste mérite, je crois , de vous faire quelque plaisir. · Veuise, 26 juillet. ii Je vous écris a bord du Lion d’or, car les maisons ici ii ne sont que des vaisseaux toujours a l’ancre. On voit de . it tout a Venise, excepté de la terre. Il y en a cependant I it un petit coin, qu’on appelle la place Saint-Marc, et c’est ii la que les habitants vont se sécher le soir. Je vais y al- a lor aussi apres mon diner. Il vera Pulcinella, qui a ii survécu au doge, fait sa residence sur cette belle place. e it Au reste, je me reserve de vous parler de l’Italie quand 5 ii je serai a Villeneuve, parce que, comme vous savez, ii verba ·volant... c’est du latin ; je laisse au grand peintre u qui est avec moi le reste du proverbe. Mais tout ce que ' ¤ je puis vous dire a la louange de l’Italie, c’est que je ii vous y souhaite. I ii M. de Chateaubriand ne vous écrira pas de Venise; _ ii c’est moi qu’il a chargée de ce plaisir. Il partira lundi I · ‘¤ pour Trieste. Il a trouvé ici deux maudits juifs qui lui ii ont donné les plus belles espérances pour son voyage. it Il vous a écrit de Turin et de Milan, et dit que vous de- I Digiiizen by Gccgle J