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3£2 I! n’y a point de cas ou l’on ne puisse et ou I’on ne 1 doive parler, lorsqu’on a it sa portee, dans le monde, des oreilles discretes et un silence intelligent. Ile faut alors jeter son feu , comme la surabondance d’un element qui I a besoin d"etre evacue. On est tout etonne , apres cela , de Ia plenitude de raison ou de saute morale qu’on sent N renaitre en soi. q Il est vrai que , pour se permettre ce remede , il faut » avoir un confident auquel on soit assure de ne pas don-— _ ner son mal. Quand le condent manque , il faut garder c le mal , et le digerer par sa propre force , qui est alors employee et consumee par un abus devenu de necessite-. Techez de faire un meilleur emploi de la votre. Cher-- chez Pecouteur qu’il vous faut, et jetez vos hauts cris. Je ne vous demande point la preference. Adieu; je m’interesse encore plus a votre honheur qu’a vos succes, et plus it votre vie qu’a vos livres. C’est beaucoup dire. Je vous aurais écrit un mot, si j’avais su- que vous ne reviendriez pas plus tot. Je le fais aujour— d’hui·, aiin que vous ne sachiez pas trop tard que les moindres soutfrances de votre coeur aflligeront toujours he mien. Porteze-vous bien, et fauchez vite. ` XLIV. Villeneuve-sur—Yonne, 18- novembro- 1804. A M. Mole, d Paris. Venez aussitot que vous le pourrez, et soyez sur que · votre presence sera pour moi- un plaisir utile .et qui est vivement souhaite. · le ne vous dirai. qu’un mot de l.’etat ou je suis depuis ` Dagmzeu by Gccglc