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· 333 grande consolation que de vous trouver aupres de lui. Prenez la cbambre de mon fils , cette chambre on je vous ai fait boire du vin de Malaga avec de l’eau. Le reste pourra sufiire au cluzrgé d’af]`aires , et vous serez voi- sins depuis le matin jusqu’au soir. C’est pour vous faire cette proposition que j’ai voulu vous ecrire aujourd’bui , quoique la fatigue qui m’en a empeche il y a huit jours ne m’en laisse guere la force. — Voila qui est dit. C’est a vous a faire le reste. Ecrivez -nous un peu souvent. , Bonjour. ” XLI. — Villeneuve-sur-Yonne , lc 30 mars 1804. ; ` l A M. Molé. Tout ce que vous m’avez dit de neuf sur l’erreur est _ bien dit, et non—seulement tres-bien dit, mais tres-vrai , ‘ mais historique. J’ai cependant quelques objections a vous faire. Dire aux hommes que toute erreur est funeste, n’est-ce pas les porter, par leur propre interet et par leurs inte- rets les plus grands, a tout examiner, et, par consequent, a tout rendre problematique , an moins quelques mo- ments ‘? situation la plus funeste ou puisse etre place le genre humain. Il n’est pas exact, d’ailleurs, que toute erreur soit funeste. Que dis-je? il en est un grand nom-. bre qui n’eloignent pas de la verite, car elles en occu- pent. Telles sont presque partout les fables qui s’atta- chent aux religions. En parlant de Dieu, elles en entre- tiennent la croyance et en inculquent les lois; Le conte fait passer la morale avec lui. Beaucoup d’erreurs sont moins des opinions que des Digiiizeu by Gccgle