Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/340

Cette page n’a pas encore été corrigée

332 et presque inutiles , puisqu’i1 vous les dira bientot. _ Je me bornerai a vous apprendre qu’un voyageur est venu g ‘ me donner avant-hier de ses nouvelles , et que par la » tournure des esprits et des événements, son amitié pour I madame de Beaumont a été aussi honorable a l’un qu’a _ l’autre. Il quittera Rome ami du cardinal et estimé de tout le monde. C’est un bien bon temps pour partir. Vous me demandez des nouvelles de mes occupations. , Comptez que je vous en demanderai des votres. Je ne parle pas de vos vers z ce sont la des choses sacrées qui doivcnt se faire en silence, en leur temps, et dans le mys- tere. Mais je voudrais que vous vous iissiez im délasse- ment et une habitude fructucuse de dépenser votre sa- _ voir, et de livrer aux cam: courantcs cette portion de vo- . tre esprit qui ne vous servira de rien , si vous ne l’avez ° que pour vous. Je me donne les memes conseils a moi- méme , et je les recevrai volontiers de votre part. Je vous remercie de ce que vous m’avez déja dit a ce sujet. Il me semble que je ne puis pas mieux le reconnaitre qu’en vous I assurant, comme je fais , et comme il est vrai, que,——de toutes les` louanges que j’ai recues en ma vie , il n’en est I point qui m’aient fait autant de plaisir que lesvotres. — ‘ Je ne sais pas quelle en est la raison; mais je vous dis le fait; il est certain, et je vous en fais part, sans orgueil et sans modestie. Portez·vous bien , traitez—moi familierement; et pour. dissiper vos cbagrins , acceptez sans facon ce que je vais vous proposer. ` Chateaubriand , qui est sans logement, occupera pro- bablement notre appartement a Paris. Cela ne nous ge- ° nera aucunement , car nous ne reviendrons qu’au mois . . de mars. Ce serait pour vous unc grandccommodité, une · Digiiized by