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parti que vous avez pris , a l'impossibilité de vous étre bons en quoi que ce soit.

Votre lettre datée de Milan, 4*** octobre, est arrivée ici le 8. La date qui la terminait portait dans ses caracteres une telle empreinte d’accablement et de fatigue, que les larmes m’en sont venues aux yeux.

Ecrivez-nous le plus souvent que vous pourrez. Dans cette variété de lettres, il y en aura peut-étre quelques-unes qui me consoleront. J’en ai et j’en aurai longtemps besoin. ll y aurait eu peut—étre plus de prudence ou de ‘ ménagements a me taire a cet égard; mais j’aurais trop blessé la vérité, et j’ose croire que vous- aimerez mieux. ma sincérité qu’une réserve qui, en vous laissant ignorer I que vous m’avez aflligé mortellement , vous aurait caché ` ce dernier et nouveau témoignage d’une affection sans bornes et que rien ne saurait diminucr le moins du monde.

Adieu , cause de tant de peines, qui avez été pour moi si souvent la source dc tant de biens. Adieu. Conservez—vous, ménagez-vous, et revenez quelque jour parmi nous, ’ ne fut-ce que pour me donner un seul moment l’inexprimable plaisir de vous revoir .....

XXXIX.

Villeneuve·sur-Yonne , 28 février 1805.

A M. Molé, d Paris.

A propos des inexactitudes dont vous avez quelque raison de vous plaindre, il faut que je vous dise une chose qui peut vous aider a me connaitre , et réduire, en beaucoup de points, ce que j’appelle mes défauts ade pures nécessités, inhérentes, par la nature et la délicatesse de mon pauvre temperament, aux bonnes qualités memes de