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34 9 bien vous le croyez peu, pour vous épargner probable- ment le désagrément de vous sentir un peu ingrate. Je n’ose pas m’opposer au midi : il s’agit de tousser moins, et cela est sacré. Néanmoins je crois quelquefois que le vent du désert et le froid de l’isolement vous sont plus funestes que tous les autres. J’attends votre dernierc décision avec impatience et inquiétude, comme on attend les nouvelles d’un grand proces ou il s’agit de la fortune. Si le nord l’emportait, il faudrait passer tout votre hiver ici. Vous auriez une chambre au midi, madame Saint- _ Germain a coté de vous, un climat pire peut-étre que ce- lui de Paris, mais un repos que vous ne trouverez nulle part ailleurs, et qui est, a mon gré, le reméde dont vous avez le plus besoin. Mon frere est revenu, ignorant complétcment qu’il a ja- mais été malade, et ne sacliant pas qu’il se porte bien. Comme sa maladie n’était pas une maladie, sa guérison n’a pas été non plus une guérison. Nous l’attendons au- jourd’hui. Ecrivez-moi des lettres courtes (il y a bien de la force a vous donner un tel conseil), et ménagez··vous. Je ne de- mande que celatoute votre vie, pour me payer des tour- ments que vous me donnez. XXXVII. _ Villeneuve , 17 septembre 1803. A M. Molé , dParis. Je veux vous faire quelques observations sur les moyens de conserver sa volonté, car ce petit traité est une chose neuve, piquante, ingénieuse, utile, charmante. Réiléchis- sez, je vous prie, sur les points qui suivent : Digitized by Gccglc