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I I I 34 8 I vous ce fonds de raison admirable qui y est cache. Si ja- I mais il s'y developpe, vous voudrez vivre, vous vivrez et I vous guerirez, en ne songeant plus a guerir. En attendant, adoptez au moius, par regime et par tolerance, mon dire I principal : la vie est un devoir. En vous obstinant ala re- garder seulement comme une atfaire ou comme un sim- ple amusement, vous la trouvez avec raison iusupportable; I mais c’est la considerer mal. J e brise la. J' ai eu bien de la peine a me retirer de cette pensee, ou je me suis repenti E d’étre entre, des le premier mot. J ’etais tente de l`elTacer; maisma plume et mon papier avaieut em si propres jus- I que-la que, contre ma coutume, j’ai eu horreur de la ra- “ ture, et j’ai mieux aime, dans le cours de mon bavardage, une faute qu’unelacune. C’est, je crois, ce qui ne m’etait pas encore arrive. Mais je vieillis apparemment. Quoi qu'il en soit, vous voyez ce long papier-ci : eb bienl imaginez que, pendant vingt-cinq ou vingt-six jours, j’ai constam- ment, deux ou trois fois par semaine , envoyé a M. Mole O des lettres d‘une taille aussi longue, ecrites de ce camc- tere menu et contenant trois feuillets , pages , revers , coins et cbtes remplis. Je vous dirai peut-etre un jour a quel propos cette correspondence, qui n’en est` encore qu’a la moitie, et pendant laquelle je l’ai deja rendu heu- reux deux ou trois fois, et l’ai fait enrager deux ou trois autres. J’ai ecrit une fois a M. Pasquier, une fois a M. Julien, quatre fois at madame de Vintimille, deux fois a· Fontanes. Il me reste a repondre a tous les susdits et a Cbenedolle dont j’ai recni une lettre hier. Tout ce monde me demande de vos nouvelles. Je suis le bureau oi1l’on s’adresse pour avoir votre bulletin. Yeritablement , je suis tente de me facher, quand je voisa quel point vous étes aimee, et com- Dagmzeo by Gccglc