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34 2 _ XXXV. Villeneuve-sur-Yonue , 10 septembrc 1805. A M. Molé, d Paris. I J’ai pensé souvent que s’iI m’etait arrive de trouvcr votre manuscrit sur nos grands chemins, lorsque je m’y promeue, je l‘aurais déroulé et j’aurais dit, en y jetant les yeux : Bonl voila probablement de notre métaphysi- que a lieux-communs, J’aurais lu les premieres lignes avec ce doute. Huml T aurais-je dit a la seconde page, il y a du bon la-dedans. 4 Puis, rentré chez moi, le cahier dans ma poche , j’aurais attendu, avec quelque impatience, l’heure ou je puis per- mettre a mes yeux et ln mon esprit une application suivie. Aux approches de cette heure , et apres avoir regardé l vingt fois a ma montre, je serais entre dans ma chams bre, j’aurais tout lu, et je me serais dit : Qui diable a fait cela? Je voudrais bien le savoirl ll y a la de l’ex- l cellent. . · Je me serais probablement informé ,_ a la poste et dans ’ les auberges, des voyageurs de passage, et ne découvrant rien, faurais pris le parti d’écrire a l’auteur inconnu, par la voie des jouruaux, pour lui apprendre ma trouvaille , en l’exhortant a me communiquer ce qu’il ajouterait a ces commeucements , s’il voulait me récompeuser de l’avis que je lui dounais, et faire beaucoup de plaisir a un es- prit qui était fort content du bon usage qu’il avait fait du sien. Ceci vous fera parfaitement entendre que ma critique n’est point un blame, mais une simple observation. ll est impossible que j’aie désapprouvé les phrases que vous mc Digiiizec by GOOg[€