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301 colere. Il finit par me recommander d’écrire, cliaque soir, le résultat de mes meditations du jour, et m’assure qu’a la tin il se trouvera que j’aurai fait un beau livre, sans aucune peine. Cela assurément serait fort agréable; mais, pour peu que je continue, je ne ferai qu’un livre blanc. Mon esprit n’est point mon maltre ; je ne suis pas son mal- tre non plus : il est absent, et je ne sais que vous en dire. A une ou deux pensées pres, le reste n’a été qu’une uni- forme et stupide consideration d’un unique sujet: Page mh je vais cntrcr. Ceux que j’y trouve parvenus a mon retour, me paraissent si décrépits et si finis, que ce spec- tacle me pétrilie. Je devins arbre pendant quelque temps, il y a deux ans; cette fois-ci, je deviens marbre. Je sortirai de la par la resignation ou par quelque témérité : en tout comme il plaira a Dieu! . Je vous écrirai souvent pendant votre séjour au Mont- d’0r. Mais ayez soin de nous envoyer le bulletin de votre conduite et de vos remedes, toutes les fois que vous le pourrez sans vous fatiguer. Nous recevrions trois lettres I de vous par semaine avec reconnaissance. Qu’il me tarde de voir le timbre du lieu dont je vais écrire le nom a coté du votre! Je n’ai pas besoin de vous dire que madame Joubert partage cette impatience , ainsi que tous les ten- dres et inaltérables sentiments que vous me connaissez pour vous. XXXII. ` Villeneuve , 10 aout 1805. A M. Molé , d Paris. Pourquoi dire, comme les autres, que toutes nos idécs p nous vicnncnt par les sem ? Je veux a ce sujet vous faire I · I I Digiiized by GOOg[€