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lange et sans contrariété , 5 tous les sentiments que j`avais pour elle. Grace 5 mon secret, je n’ai pas , comme vous et le reste du monde, besoin du temps , besoin d’attendre ; je lui paie des 5 présent , et lui paierai toute ma vie lcs tributs d’estime et d’all`ection qui lui sont dus.

J`avoue pourtant que c’est vous surtout qui m’occupez. Quittez Paris; restez peu 5 Versailles , si vous y allez, et venez ici : voila ce que je desire sur toutes choses. Si vous aviez besoin d’argent, pardonnez tant de brusquerie, mon frere en a 5 votre service. Pour mon compte, je n’en ai pas besoin. Depuis hier, je ne veux plus aller 5 Paris qu’au mois d’aout, en partant pour le Périgord. Peut-étre ma femme s’y rendra-t- elle seule pour huit jours. Je lui ai arraché la plume pour la prendre, car il m’était impossible de ne pas vous dire au moins un mot, dans cette alfreuse circonstance, qui, quoique prévue , certainc , inévitable , n’en fait pas moins sentir le coup frappant de la réalité.

Vous savez si nous vous aimons.

XXII.

Montignac, 31 décembre 1799.

A madame de Beaumont, à Paris.

Je voudrais bien voir quelle mine vous faites aux associés de Bonaparte. Pour moi, je ne crois pas qu’on puisse jamais dire d’eux :

Soldats sous Alexandre , et rois aprés sa mort.

La nature avait fait tous ccs hommes-I5 pour servir de piliers 5 quelque obscur musée, et on en fait des colonnes d’étatl Il est facbeux de ne sortir de l’horrible regne des avocats , que pour passer sous celui de la librairie.