Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/278

Cette page n’a pas encore été corrigée

270 Je vous ai len ellet eonseillé de lire les lettres de Vol- taire. J’ai eu en oela le mérite de deviner votre gout. Je me pique d’avoir ce talent, et il me tourmente , car je suis sur que votre esprit ne s`est point encore occupé des objets les plus propres a lui donner des jouissances ravis- santes , et je suis impatient de voir en votre possession , l les ouvrages les plus propres a y ramener votre atten· * tion : cela me rend fort alfairé. Si Dieu me prétait vie et mettait devant mes yeux les basards que je lui demande , il ne me faudrait cependant que trois semaines , pour amasser tous les livres que je crois dignes d’étre plaeés , non pas dans votre bibliothe— que , mais dans votre alcove; et si je parviens a me les = procurer, il me semblera que je n’ai plus rien at faire au monde. Je ne savais pas que La Bruyere était si fort de vos amis. Je ne vous envoyais le petit livre que pour vous familiariser avec lui. Vous faites fort bien de l’aimer. l ll y a d’aussi beaux et de plus beaux livres que le sien; 5 mais il n’en est point d’aussi absolument parfait. La notice qui vous a plu n’est point de l’auteur que vous voulez dire; mais on l’a un peu imité. Ma santé est dans une de ses baisses, ee qui ne me per- met pas de vous éerire plus longuement. Beauchéne slest vanté a moi-meme de vous avoir fait, de ma maniere de vivre, une description oin il n’y a rien d’exaet, que le temps qu’ il pretend que j’emploie it dire du bien de vous. Si je disais tout celui que j’en pense, les jours ne me suf- liraient pas. Soyez sure que plus j’y songe, plus je trouve qu`on ne peut pas vous surpasser , tout rabattu et tout oompté. Portez-vous bien; c’est tout ce qui vous reste a . faire , et ee que je vous reeommande le plus. J’ai dit. Dagmzso by Gccglc