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Colin. Je conseille a votre attention de sauter it pieds joints ce long article , et d’aller droit A la moralité : aimez le repos , le repos! Laissez les tracassiers se tracasser, et si nous montons sur quelque baton, ne le choisissons pas d’épines.

J’ai mangé beaucoup de fruits ces jours-ci , et jc m`en trouve si bien , depuis hier apres midi, que ce matin j’ai été tenté deux ou trois fois de faire claquer mes doigts , comme Yorick redcvenu gai. La belle disposition pour aller vous voir! et qu’il est fécheux qu’ObadiaI• ne soit pas la , et que le clou ne soit pas loin!

Je coupe court , parce que la petite Marie se dit fort pressée. Ne me faites grace d’aucun detail , quand vous me parlerez de votre régime , et parlez—m’en souvent , si vous voulez que je me sente comblé de vos bontés. De tous les journaux de ce siecle, il n’en est point qui puisse autant m’intéresser que celui de votre pot au feu.

Vous nous promettez une chere qui passe notre gourmandise de fort loin. Vos lits ont donc fait des petits ? En ce cas la fin du siecle est arrivée , et Theil nous verra tres·certainement. Merci. Soignez·vous.

XIX.

Villeneuve—sur-Yonne , 22 septembre 1797.

A madame de Beaumont , à Passy.

Je vous préviens qu’a l’avenir , nous ne voudrons de vous que lorsque vous vous trouverez insupportable. Vous avez done eu tort de prendre votre médecine. Une autre fois gardez votre ipécacuanba pour les gens qui ne sont pas dignes de vous aimer triste et maussade; réservez-leur tous vos rayons , et portez-nous tous vos images.