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I 2334 était inutile, voudriez-vous la louer? Si, en sage et prévoyante administratrice du bien de vos enfants , vous i consentiez a la louer, me prendriez-vous pour locataire ‘? I J’avais d’abord songé in vous demander un recoin de Passy; mais ma femme , qui a une bonne judiciaire , a décidé que nous ne pourrions former la Yétablissemcnt que j’avais dans la téte; j’en reviens donc a Etigny. Il 1 ` oiTre bien quelques inconvénients; mais j’y serais chez vous; mais je ne l’habiterais que l’été; mais il y a unc allée de charmille , dans un assez vaste enclos; j’aurais y a moi un jardin , un verger, une cour, une vache, des poules , et une chambre basse a deux lits , que je n’ai pas vue, mais dont, au bout du compte , un chanoine se contentait. Cela rappelle son penseur, quand il n’y a pas moyen d’étre plus pres de vous sans de graves in- convénients. Voici , Madame , mes conditions. Je veux votre jar- din pour ce qu’il vaut, et votre maison pour ce qu’cn ~ . donnerait un amateur du jardinage. J e veux votre agent, l’honnéte Dujeu , pour rien , c’est-a-dire , pardessus le marché du jardin et de la maison. A la vérité , si vous cédez gratuitement un si honnéte homme , vous serez trop généreuse , et je serai trop bien traité; mais nous 4 ne voulons pas nous ruiner, et ma femme pense avec moi que , dans notre isolement et dans une telle dc- meure , un hdte pareil est sans prix. Cc Dujeu trouverait en moi toutes les facilités et tous los ponts qu’il pourrait désirer. Voici, a boule- vue, le parti que je lui proposerais. ll serait, dans la maison , votre concierge , charge de vciller aux toits , cloturcs et suretés , et, comme tel , il aurait de plein droit le logement, en le choisissant oi: il lui plairait . Digiiized by Gccglc