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tel exces, que faimerais encore mieux vous savoir cet été a Plombieres qu’a Passy, et assurément c’est lout dire.

Un homme habile , bien consulté et bien écouté, peut rendre oe voyage inutile; mais si vous tardez it prendre des precautions , votre éloignement nous deviendra indispensable , et ne produira peut-étre aucun fruit.

ii Cela , dites-vous , serait plus tot fait. » Plus tot, oui, mais non pas bientot. On meurt longtemps, et si, brutalement parlant, il est quelquefois agréable d’étre mort, il est alfreux d’étre mourant pendant des siecles. Eniin , il faut aimer la vie quand on l’a: c’est un devoir. Les pourquoi seraient inlinis; je m’en tiens a l’assertion. Elle vous fachera peut-étre; mais , fut-ce pour vous plaire, je ne puis pas vous taire cette vérité.

Je n’avais pas eu le temps d’ouvrir la lettre de madame de Sérilly, quand votre envoyé m’a quitté. Elle me demande Louvet; je l’ai tout neuf, tout frais arrivant , et n’ai nul besoin de le li_re. Priez-la de le garder ° longtemps; je l’envoie par une femme du village que j’ai sous ma main. Je ne puis rien ajouter, Madame , de tout ce que je voudrais vous dire, si ce n’est que je suis quelquefois tenté de me couper les deux oreilles.

P. S. La bonne femme est partie subitement, pendant que je relisais. Elle n’est point si bonne femme l

XIII.

Villeneuve-sur-Yonne, 16 janvier 1797.

A madame de Pange , à Passy.

On dit, Madame , que , depuis quatre ou cinq jours , vous etes rentrée en possession de votre maison d’Etiguy. Cette maison vous serait-elle utile ‘? Si elle vous