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· w 250 · XI. Villeneuve-sur·Yonne , 26 avril 1793. A madame de Beaumont , d Paris. Je dois bien des remerciments a vos recits eta ceux de madame de Serilly. Il y a longtemps que j’y pense, et que je m’abstiens de vous les adresser, parce que, dans la pointe d’humeur que la médecine me donne, je ue saurais rien faire avec graice. Je me contenterai aujourd’hui d’avoir soomé la lettre de votre cousine. Si, dans votre bienfaisance , vous vou- lez augmenter ma reconnaissance et mon plaisir, sonnez it toutes cloches Phistoire de sa detention. ‘ Riouifel a trop allonge la sienne. Je n’aime point son Ibrascha , ni sa comparaison de Robespierre it Jesus- Christ. Il n’avait mis que sa raison et son merite dans . sa premiere edition. Il a mis , ce me semble, un pen i ` trop de sa jeunesse et de ses defauts dans la seconde. g Au surplus , je suis, comme Werther, ami exclusif de toutes les premieres editions possibles, quand elles m’ont ` plu. On ne doit jamais rien ajouter it ce qui a sufti. p J ’avouerai cependant qu’il y a des traits admirables dans ces additions de Rioutfe. Vous souvenez—vous de ce qu’il dit, en parlant de la nature humaine : ii Sa ii doulcur lui éc/tappe comme son plaisir » Y Un mot pareil vaut tout un Iivre. Madame de Stael en a fait un , dit—on , sur la neces- site de la paix. Si je n’ai pas le plaisir de le lire avant · votre retour, c'est un bonheur que je dcvrai probable- ment it votre complaisance. De toutes les femmes qui ont imprimé, je n’aime qu’ellc et madame dc Sévigne. i Digiiizec by Gccgle E