Page:Joubert - Pensées 1850 t2.djvu/242

Cette page n’a pas encore été corrigée

234 ' ceptions , one foule d’autres lueurs qui, dans leur course rapide , n’ont fait que passer devant ma vue , et dont l Yapparition légere me pénétrait d’une lumiere dont rien n’égale les douceurs. Elles ne me trompaieut pas , assu- rément; il me semblait y voir la vérité, la sentir et la . toucher; il me semblait entrevoir ce qui est au ciel.·El- g lcs ne me trompaient pas , car il n’appartient point in i l’erreur de donner sans effort , sans action , et par le seul ell`et de son approclie , uu contentement si complet et si calme a Fame humaine: il n’y a pas entre ellcs assez d’analogie pour cela. III. Houtigoac, le is janvier 1193. A madcmoiscllc Moreau dc Bussy. Aucune des lettres que vous m’avez écrites no m’a autant aftligé que la derniere. C’est la que je vois com- . bien votre plaie est profonde , et , en quelque sorte irre- médiable. Votre esprit s’est mis du parti de votre déso lation, et raisonne comme `il plait a cello-ci. Tout se change en douleur pour vous, et vos réHexions u’abou— tissent qu’a tirer de toutes chosos quelque sujet rl’acca- , blemcnt. J ’ai pris une mauvaise route. Je vous ai trop occupée de votre malheur , en voulant vous le rendre plus leger. Toute votre fame est malade; mais , puisque je l’ai imprudemment provoquée a raisonner sur sou mal, je ne veux pas laisser sans réponse quelques—unes de vos observations, ni sans explication oelles de mes opinions que je n’ai pas assez développées. Non , les amis que nous avons perdus ne sont point honorés par ces douleurs excessives, qui nlhonorent