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les belles âmes, on les aime parfaitement : tout amour né de la perfection est, par lui-même, une harmonie. Les livres causent beaucoup de mal quand, au lieu de nous tempérer, ils nous agitent ou nous dépravent, en jetant de l’éclat sur ce qu’il y a de pire, l’excès et le désordre, et de l’obscurité sur ce qu’il y a de meilleur, la modération et la règle.

Chose remarquable que des femmes aient méconnu ces bienséances, et que ce soit par des femmes auteurs que ces règles aient pour la première fois été franchies ! Il y a pourtant une morale littéraire, et elle est plus sévère que l’autre, puisqu’elle établit les règles du goût, faculté plus chaste que ne l’est la chasteté même.



FIN DES PENSÉES, ESSAIS ET MAXIMES.