de l’antiquité semblaient destinées à être placées au milieu du monde.
Les anciens, il est vrai, vivaient dans d’autres temps ; ils avaient d’autres mœurs, et voyaient une autre nature. Leurs ateliers étaient les lieux d’exercices où l’amour de la fatigue et de la gloire tenait presque constamment la jeunesse dévêtue. C’est là qu’ils pouvaient choisir, pour modèles du beau physique, la jeunesse de leurs grands hommes, comme ils pouvaient, dans les autres lieux publics, choisir, pour modèles du beau moral, leurs filles et leurs sœurs, leurs philosophes et leurs pères, les épouses et les mères de leurs citoyens les plus illustres. Chez eux, toutes les scènes de la nature pathétique se passaient à découvert, aux noces et aux funérailles, dans les victoires et les défaites, dans les bannissements et les triomphes, dans tous les succès et les revers de la patrie et de la famille.
Cette nature, qui, perpétuellement en dehors chez les anciens, se déployait avec décence, ampleur et dignité, dans tous leurs gestes et toutes leurs habitudes, n’est parmi nous émue que par intervalles, et ne recourt, pour exprimer la douleur ou la joie, qu’aux