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mais Racine lui-même n’y est pas. Aussi s’en dégoûta-t-il.

tibiis acta ludis megalensibus : il me semble que je lis ces mots à la tête de toutes les tragédies de Racine.

Ceux à qui Racine suffit sont de pauvres âmes et de pauvres esprits ; ce sont des âmes et des esprits restés béjaunes et pensionnaires de couvent. Admirable, sans doute, pour avoir rendu poétiques les sentiments les plus bourgeois et les passions les plus médiocres, il ne tient lieu que de lui-même. C’est un écrivain supérieur, et, en littérature, c’est tout dire.

Mais ce n’est point un écrivain inimitable.

Pradon, lui-même, a fait beaucoup de vers pareils aux siens.

Boileau est un grand poëte, mais dans la demi-poésie.

Racine et Boileau ne sont pas des eaux de