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Le Tasse était sur son art un penseur profond, et ce serait un service à rendre aux lettres que d’examiner ses ouvrages en prose et ses principes littéraires. Ce caractère de penseur, au surplus, se montre même dans ses vers ; ils ont la forme qui conviendrait à des sentences. Le poëte, par les tournures de son style, ne ressemble pas aux poëtes anciens, mais il ressemble aux anciens sages.

Il y a cet inconvénient, dans les lettres de voiture, qu’il y montre son masque plutôt que son visage, ce qui les rend plus divertissantes d’abord, mais beaucoup moins longtemps intéressantes.

Très-agréable et très-ingénieux, il ressemble cependant un peu à ces portraits qui rient éternellement.

Et souvent avec Dieu balance la victoire.

C’est là le vice impardonnable du poëme de Milton.

On reproche à Corneille ses grands mots et