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Son visage essuyé n’a plus rien que d’affreux : c’est ce qu’on pourrait dire de J-J Rousseau, si l’on dépouillait ses pensées de leur faste, qu’on en essuyât les couleurs, qu’on en ôtât, pour ainsi dire, la chair et le sang qui s’y trouvent.

Donnez de la bile à Fénelon et du sang-froid à J-J Rousseau, vous en ferez deux mauvais auteurs. Le premier avait son talent dans sa raison, le second, dans sa folie. Tant que rien ne remua les humeurs de celui-ci, il fut médiocre : tout ce qui le rendait sage en faisait un homme vulgaire. Fénelon, au contraire, trouvait son génie dans sa sagesse.

Quand on a lu M De Buffon, on se croit savant. On se croit vertueux, quand on a lu Rousseau. On n’est cependant pour cela ni l’un ni l’autre.

Donner de l’importance, du sérieux, de