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que son esprit ne soit parvenu à ce qu’il y a de bon dans son livre, que par induction, et par forme de conséquence des principes cartésiens. Son indépendance des opinions de Descartes est toute cartésienne. Il est rebelle par fidélité.

Malebranche me semble avoir mieux connu le cerveau que l’esprit humain.

Tout ricanement déplacé vient de petitesse de tête, et Malebranche en a de tels.

Le mot de beau, pris substantivement, ne se trouve pas une seule fois dans Malebranche.

Il paraît qu’il n’en avait jamais eu l’idée. Le beau étant, en effet, le bien de l’imagination, et cette faculté lui paraissant essentiellement nuisible, son bien devait lui sembler un véritable mal.

Leibnitz ne s’arrêtait pas assez aux vérités qu’il découvrait ; il passait outre, et allait trop