pour déterminer ses opinions, pourvu que cette probabilité fût établie sur des raisons qui lui fussent propres.
Tout est tellement plein dans le système de Descartes, que la pensée même ne peut s’y faire jour et y trouver place. On est toujours tenté de crier, comme au parterre : de l’air ! De l’air ! On étouffe, on est moulu ! Locke a raisonné avec une sorte de rigueur plus adroite que sincère et ingénue. Il a abusé de la simplicité et de la bonne foi des scolastiques. C’est un philosophe sournois.
Leibnitz est plus franc, plus sincère, plus éclairé.
Parmi les hommes qui ont quelque grandeur, il passe Locke de toute la tête.
Le livre de Locke est imparfait. Son sujet n’y est point tout entier, parce que l’auteur ne l’avait pas dans l’esprit par avance. Il se jette sur des parcelles, qu’il divise et subdivise à l’infini. Il quitte le tronc pour les branches, et son ouvrage est trop rameux.