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circonspect et presque timide ; jamais langue, pourtant, ne le fut moins que la sienne. Son éloquence est claire ; mais elle coule à gros bouillons et cascades, quand il le faut.

Il y a mille manières d’apprêter et d’assaisonner la parole ; Cicéron les aimait toutes.

On trouve, dans Catulle, deux choses dont la réunion est ce qu’il y a de pire au monde : la mignardise et la grossièreté. En général, cependant, l’idée principale de chacune de ses petites pièces est d’une tournure heureuse et naïve ; ses airs sont jolis, mais son instrument est baroque.

Horace contente l’esprit, mais il ne rend pas le goût heureux. Virgile satisfait autant le goût que la réflexion. Le souvenir de ses vers est aussi délicieux que leur lecture.

Il n’y a pas dans Horace une tournure, et, pour ainsi dire, un mot dont Virgile eût voulu