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mais des labyrinthes en l’air. Au lieu de mots figurés ou colorés, ils choisissent des paroles simples et communes, parce que l’idée qu’ils les emploient à tracer, est elle-même une grande et longue figure.

Aristote redressa toutes les règles et ajouta, dans toutes les sciences, aux vérités connues, des vérités nouvelles. Son livre est un océan de doctrines, et comme l’encyclopédie de l’antiquité. C’est de lui que le savoir a découlé comme d’une source dans les siècles qui l’ont suivi. Si tous les livres disparaissaient, et que ses écrits fussent conservés par hasard, l’esprit humain ne souffrirait aucune perte irréparable, excepté celle de Platon.

Il y a dans Aristote exactitude, facilité, profondeur et clarté. Son esprit cependant fait quelquefois un pas de plus qu’il ne faudrait, par cette force qui emporte souvent le mobile au delà de son but, quelque mesurée que soit l’impulsion primitivement reçue.