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Platon ne fait rien voir, mais il éclaire, il met de la lumière dans nos yeux, et place en nous une clarté dont tous les objets deviennent ensuite illuminés. Il ne nous apprend rien, mais il nous dresse, nous façonne, et nous rend propres à tout savoir. Sa lecture, on ne sait comment, augmente en nous la susceptibilité à distinguer et à admettre toutes les belles vérités qui pourront se présenter.

Comme l’air des montagnes, elle aiguise les organes, et donne le goût des bons aliments.

Dans Platon, l’esprit de poésie anime les langueurs de la dialectique.

Platon se perd dans le vide ; mais on voit le jeu de ses ailes ; on en entend le bruit.

Des détours, quand ils ne sont pas nécessaires, et l’explication de ce qui est clair, sont les défauts de Platon. Comme les enfants,