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Il faut tendre sans cesse à ramener l’art à son âge viril, ou mieux encore, à son adolescence.

L’architecture doit peindre les hommes en peignant les lieux ; il faut qu’un édifice annonce aux yeux celui qui l’habite. Les pierres, le marbre, le verre, doivent parler et dire ce qu’ils cachent.

Comme on donne un piédestal à une statue, il faut en donner un à un édifice, et surtout aux temples, qui doivent, pour ainsi dire, être placés sur un autel.

Lorsqu’un édifice régulier domine le jardin qui l’entoure, il doit, pour ainsi dire, rayonner de régularité, en la jetant autour de lui à toutes les distances d’où on peut le voir aisément.

C’est un centre, et le centre doit être en harmonie avec tous les points de la circonférence, qui n’est elle-même qu’un point central développé. à ces jardins irréguliers que nous appelons jardins anglais, il faut pour habitation un labyrinthe.