doit se trouver même dans les écrits les plus austères.
Décomposez un poëme excellent ; désunissez-en toutes les expressions, et faites-en un amas, un chaos. Donnez ce chaos à débrouiller à un écrivain médiocre, et, de ces parcelles éparses, dites-lui de créer, à sa fantaisie, un monde, un ouvrage : s’il n’ajoute rien, il est impossible qu’il fasse de tout cela quelque chose qui ne plaise pas. De même, changez l’ordre de toutes les pensées d’un beau discours ; mettez les conséquences avant les principes, et ce qui suit avant ce qui doit le précéder ; démolissez, ruinez tant qu’il vous plaira : il y aura toujours, dans ces matériaux renversés, de quoi retenir et satisfaire les regards d’un observateur.
Il n’y a, dans la plupart des livres agréables, qu’un caquet qui n’ennuie pas.
Il est beaucoup d’écrits dont il ne reste, comme du spectacle d’un ruisseau roulant