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là ne sont plus les belles-lettres. Quelque aménité doit se trouver même dans la critique. Si elle en manque absolument, elle n’est plus littéraire.

La critique sans bonté trouble le goût et empoisonne les saveurs.

La critique est un exercice méthodique du discernement.

La connaissance des esprits est le charme de la critique ; le maintien des bonnes règles n’en est que le métier et la dernière utilité.

Les critiques de profession ne sauraient distinguer et apprécier ni les diamants bruts, ni l’or en barres. Ils sont marchands, et ne connaissent, en littérature, que les monnaies qui ont cours. Leur critique a des balances, un trébuchet ; mais elle n’a ni creuset, ni pierre de touche.