de comique ou de tragique, qui n’en fait plus qu’un verbiage de comédien.
Pour être dramatiquement beau, l’homme flétri par le malheur doit l’être par un long malheur : tel Oedipe. Il faut qu’on découvre dans ses traits la destinée qui l’attend, comme on prévoit le sacrifice jusque dans l’arrangement des fleurs dont la victime est couronnée.
Niobé doit conserver la trace, et, pour ainsi dire, la beauté de sa prospérité passée.
Avec la fièvre des sens, le délire du cœur et la faiblesse de l’esprit ; avec les orages du temps et les grands fléaux de la vie, la faim, la soif, le déshonneur, les maladies et la mort, on fera tant qu’on voudra des romans qui feront pleurer ; mais l’âme dit : « vous me faites « mal. » « j’ai faim, j’ai froid, donnez. » il y a là matière à une bonne œuvre, mais non à un bon ouvrage.