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Il faut, enfin, dans les œuvres de l’art, que le feint et le vrai jouent perpétuellement ensemble.

Les récits coupés et rapides, en entraînant le lecteur, le cahotent.

La description d’une bataille devrait être une leçon de morale. Il faudrait n’en parler avec quelques détails, que pour montrer l’empire que le sang-froid, les précautions, la prévoyance, ont sur la fortune, ou l’empire que la fortune a quelquefois sur tout le reste, afin que les audacieux soient prudents, et que les heureux soient modestes. Mais, au lieu de leçons de morale, on ne trouve guère, dans l’histoire, que des leçons de politique et d’art militaire.

Il ne faut mêler aux récits historiques que des réflexions telles que l’intelligence d’un lecteur judicieux ne suffirait pas pour les lui suggérer.

L’histoire a besoin de lointain, comme la