il faut opérer sur soi-même comme on veut opérer sur son auditeur, c’est-à-dire, se persuader, à proportion qu’on parle, de la vérité de ce qu’on dit.
Il y a deux sortes d’éloquence : l’une tend à communiquer nos enthousiasmes, et l’autre nos passions. Dans la première, tout vise au repos et à la lumière ; tout dans la seconde, au contraire, tend à l’ardeur et au mouvement.
Toute éloquence doit venir d’émotion, et toute émotion donne naturellement de l’éloquence.
L’orateur est occupé de son sujet, et le déclamateur de son rôle ; l’un agit, l’autre feint ; le premier est une personne exposant de grandes idées, et le second un personnage débitant de grands mots.
On ne persuade aux hommes que ce qu’ils veulent. Il ne s’agit donc, pour les dissuader,