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la trame plus solide et la fable plus vraisemblable.

La seconde fable, en se mêlant à la première, accoutume l’esprit à y trouver plus de réalité, et semble, par une plus longue durée, lui donner plus d’existence.

Il y a des citations dont il faut faire usage, pour donner au discours plus de force, pour y ajouter des tons plus tranchants, en un mot, pour en fortifier les pleins. Il en est d’autres qui sont bonnes pour y jeter de l’étendue, de l’espace, et, pour ainsi dire, du ciel, par des teintes plus délayées. Telles sont celles de Platon.

En composant, on ne sait bien ce qu’on voulait dire que lorsqu’on l’a dit. Le mot, en effet, est ce qui achève l’idée et lui donne l’existence. C’est par lui qu’elle vient au jour, in lucem prodit.

il faut que la fin d’un ouvrage fasse toujours souvenir du commencement.