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n’annonce que le caractère. On en fait de pareils, si l’on a des nerfs, de la bile, du sang et de la fierté.

Les livres, les pensées et le style modérés font sur l’esprit le bon effet qu’un visage calme fait sur nos yeux et nos humeurs.

Une imagination ornée et sage est le seul mérite qui puisse faire valoir un livre.

Les paroles, les ouvrages, la poésie où il y a plus de repos, mais un repos qui émeut, sont plus beaux que ceux où il y a plus de mouvement. Le mouvement donné par l’immobile

est le plus parfait et le plus délicieux ; il est semblable à celui que Dieu imprime au monde ; en sorte que l’écrivain qui l’opère, exerce une action qui a quelque chose de divin.

Tout ce qui est brillant et qui passe devant les yeux, sans donner le temps de le regarder,