rendaient sages les hommes fous. Les auteurs modernes cherchent à rendre fous les hommes sages.
Les dramatiques modernes ont fait de leur art un jeu où, pour remporter le prix, ou se trouver hors de perte, il faut observer certaines règles, certaines formules difficiles et inutiles, dont ils sont convenus entre eux.
Le goût, en littérature, est devenu tellement domestique, et l’approbation tellement dépendante du plaisir, qu’on cherche d’abord dans un livre l’auteur, et, dans l’auteur, ses humeurs et ses passions. Nous voulons que l’âme des écrivains se montre avec la force et les faiblesses, le savoir et les erreurs, la sagesse et les illusions, qui peuvent rendre les hommes propres à notre usage, et que nous aimons à trouver dans les liaisons que nous formons. Ce n’est plus un sage que nous demandons, mais un amant, un ami, ou du moins un acteur qui se représente lui-même, et dont le rôle et le jeu charment nos goûts, beaucoup plus que notre raison.
Nous voulons