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est conforme dans les idées, dans les images, dans les sentiments, dans les institutions, est beau ; tout ce qui y est conforme dans les actions, dans les projets, dans les entreprises, est bon. Voilà la règle.

Se tromper sur l’ordre est à l’esprit ce que se tromper sur le beau est au goût.

Partout où il n’y a pas d’ordre et d’harmonie, il n’y a plus la marque de Dieu. Il y a désert, et il y a eu dégradation.

La régularité semble ne pouvoir partir que d’un dessein, d’une pensée. Quand elle est l’effet du hasard, ce hasard ressemble à une prévoyance.

Tous sont nés pour observer le bon ordre, et peu sont nés pour l’établir.

La faiblesse qui ramène à l’ordre vaut mieux que la force qui en éloigne.